Un comté à Taïwan

les rizières verdoient 

dans des bains de reflets 

 

découpées au gré 

de petites routes bitumées

toutes de noir vêtues 

 

elles nourrissent les bouches

des blocs de bêton gris

 

reflètent des aigrettes 

blanches et immobiles

 

un scooter peint de bleu

en bordure des parcelles

 

un taxi jaune qui passe

aux lueurs qui s’esquivent

 

le vrombissement qui surgit

sans couleur 

de deux avions de chasse

y trouve aussi un écho silencieux 

 

les rizières ne bronchent pas

 

anxieuses

elles attendent la récolte

 

elle font la sourde oreille