un bouvreuil s’envole
de la branche d’un érable
il va se rassasier dans les ronces et orties
son ventre en rougeoie
un peu plus haut
vers les sommets
un ours se lève
puis il descend dans la vallée
pour se repaître
de moutons et de ruches
pour éveiller
d’un éclat brunissant
sa fourrure endormie
pendant ce temps
immobile sur une tige
une mante attend
agenouillée
mouches et papillons
à des fins verdoyantes
il se met à neiger
alors s’installe
un blanc sourd
dont le silence
à la lumière
étincelle à nos yeux
la nuit tombe
au travers d’un voile de lumière
la lune laisse entrevoir
la somptuosité d’un noir
dont on entend
les murmures
et les bruits esseulés
mais voilà
qu’à coups de hache
et de faisceaux
on donne la mort
aux belles luisantes
on les flagelle
pour faire couler un sang
qui n’a plus de couleur
on leur hôte leur âme
ne reste que du brun
du rouge ou du vert
que du blanc sans son souffle
ou du noir endeuillé
au nom d’une nation
d’un peuple
ou d’un dieu
d’un potentat ou d’une idée
les belle luisantes se changent alors
en couleurs d’apparat
pour parer de laideur
la barbarie humaine