un écureuil de Pallas
sur une branche
s’affaire à ronger un cône de cyprès
les yeux noirs, vides
son ventre rouge, bientôt comblé
soudain
il s’interrompt
puis par à-coups fulgurants
tourne la tête, à droite, à gauche
il s’arrête à nouveau
prête l’oreille
c’est qu’on le regarde
on parle de lui
on le raconte, même
on l’imagine
alors il disparaît
pour retrouver cette chose invisible
on finit par ne plus l’entendre
il a rejoint la nature ineffable
la plénitude du vide
jusqu'à ce qu'il rejaillisse
à nouveau à nos yeux
avec le même panache