Horreur ordinaire

quoi de plus anodin 

 

qu’une coccinelle

qui se pose

sur une tige de fève

et qui se rassasie 

de pucerons et de cochenilles

 

qu’une bombe

tombée d’en haut

qui touche sa cible

et qui anéantie

carrés, cubes, et petits points 

 

seulement voilà

ici-bas

 

pour le bien-être

de la bête à Bon Dieu

d’un coup de mandibules

se font broyer

pattes, têtes, et thorax 

cornicules et tubercules

 

pour le bien-être 

des âmes restantes

l’instant d’une déflagration

détruit à tout jamais

les petits mondes

des champs d’herbes et de blé  

réduit en poussière

maisons et leurs foyers

déchiquète et calcine 

les gens,  leurs visages, leurs sourires