une porte blanche
donne sur une pièce
une petite fenêtre laisse entrevoir un arbrisseau
dans son feuillage s’affaire soyeusement une chenille opaline
au loin brumeux se laissent deviner
des nénuphars et une aigrette dans un étang
une table aux pieds de chrome miroitant un regard
est adossée au mur de chaux
quelques feuilles écrites sur la toile cirée
déroulent un fil conteur d’images
à côté, un stylo à plume vidé de son encre
et là, une chaise chenue sur le plancher d’ébène
au milieu resplendit un tapis chinois
dont les fibres de soie font scintiller fleurs de murier, nuages et papillons
à la lumière oblique traversant les carreaux
les grains de poussière en myriades
dessinent des fuseaux d’un ambre argenté
dont l’un d’eux illumine une petite araignée
écrasée par mégarde ou bien par répugnance
au dehors
un visage collé à la vitre
regarde à l’intérieur
il se voit déformé par le métal poli
en tête de lotus
mais n’arrive pas à lire
ce que dit le poème